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Livres et cie

  • Retour sur des Stratégies éditoriales à l'heure du livre électronique

    Le succès de la lecture sur téléphone mobile en Asie et le double lancement du Sony Reader et du Kindle d’Amazon (on annonce 200 000 exemplaires vendus outre-Atlantique pour chacun de ces modèles) ont réanimé les passions pour ce "livre à venir" qu'est l'ebook ou livre électronique.

    Des formats

    Ce dont il s’agit aujourd’hui, c’est de rendre les formats interopérables, c’est-à-dire entièrement fonctionnels et optimisés, peu importe l’outil de lecture utilisé. Pour répondre à cela, le standard EAD-DTD (description archivistique encodée) doit rendre les documents électroniques aussi malléables que possible à l’épreuve du support. L’adaptabilité du contenu au matériel est donc une priorité pour la profession.

    De son côté, Denis de Coster relatait les progrès de confort de lecture, grâce au format PDF, notamment pour les personnes déficientes visuelles (expérience relayée et confortée par une responsable de la Bibliothèque numérique pour le handicap présente dans la salle). Or, on constate des inconvénients de lourdeur du format (en partie résolus par le format ePub et par la version "PDA" du PDF d'Adobe), ainsi que son manque d’adaptation aux technologies intuitives : les formats de type iPod ou MobiPocket sont plus avancés sur ce point .

    A la source

    M. Cerisier a évoqué le work in progress de l’offre éditoriale numérique et de la progressive structuration du marché, à travers le groupe de réflexion sur le livre électronique et l’interopérabilité mis en place au sein du CNL. L’enjeu pour l’éditeur est la maîtrise des fichiers-sources : composés dans des logiciels de PAO courants comme XPress de la société Quark ou plus récemment InDesign d’Adobe, la conversion est loin d’être rendue possible d’un seul clic ! Autre paramètre non négligeable : l’archivage de ces sources. En effet, il s’agirait de faire un véritable "récolement" des fichiers définitifs "bons-à-tirer" qui sont à la fois chez l’imprimeur et chez l’éditeur, mais trop souvent disséminés. La mise en place d’un processus de stabilisation des sources textes pour une meilleure conversion dynamique est ainsi rendue indispensable. Concernant les droits d’auteur, le principe est aujourd’hui entièrement acquis pour l’ebook ; ce qui s’avère plus délicat, c’est l’ensemble des négociations nécessaires pour l’acquisition des droits antérieurs (ici, les ouvrages de fonds). Celles-ci se révèlent d’autant plus délicates que la date de publication au catalogue papier est ancienne. A. Cerisier a insisté sur l’importance de l’univers des "grands lecteurs technophiles" : c’est dans la BD que ça bouge le plus, les planches étant rendues interactives et accompagnées de séquences animées sous Flash, mais selon lui "nous n’en sommes qu’à du Gutenberg dégradé , il y a beaucoup à faire".

    Convergences professionnelles

    La démarche de Gallica 2 et sa logique de développement des corpus plein texte et le développement d’un moteur de recherche consubstantiel (et dont on connaît les logiques de classement et d’indexation, contrairement à GoogleBooks), mais aussi pour l’exemplarité du respect de la chaîne du livre (le refus de l’"opt-out", c’est-à-dire un travail sur les droits en amont). Patrick Gambache estime que Gallica 2 a permis de focaliser l’attention de tous les éditeurs et de créer un "moment de réflexion interprofessionnel".

    Modèles économiques du livre

    Enfin, les modèles économiques ne sont pas en reste, deux formules étant à l’ordre du jour : un "package forfaitaire" comme on en trouve pour les bouquets de presse numérique, ou bien une "logique papier", où le prix est défini en partenariat avec les éditeurs en fonction du nombre de lecteurs. Cette dernière correspond à la politique d’acquisition la plus souple et la plus libre. Ainsi, le prix du livre sera fixé par l’usage : ce modèle reste à expérimenter.

    Un trouble ?

    Le paradoxe est donc le suivant : alors qu’un "buzz" médiatique (on aurait parlé de "rumeurs", "le plus vieux média du monde", avec Jean-Noël Kapferer il y a une quinzaine d’années) se développe autour de nouveaux outils technologiques de lecture, il s’opère une translation rapide vers la technologie d’un appareil multi-usages incarné par le téléphone mobile. Ainsi, les éditeurs ont peut-être à redouter que la lecture numérique se passe de liseuses pour se déployer immédiatement sur iPhone (dispositif macro-technique par excellence !)et ses analogues tactiles. L’évolution technologique reporte sans cesse l’avènement ponctué d’un modèle de liseuse définitif. Et le mot de la fin de nous laisser dans un doute serein : "il faut se laisser le temps de structurer le marché", "c’est un terrain d’expérimentation"

     

  • Repère : les Traditions de pensée dans l'ethnologie

    Ce qu’on appelait jadis l’histoire des idées doit également être revisité, pour bien faire ce retour critique sur l’histoire de la discipline.

    Comment la pensée se diffuse-t-elle dans telle communauté de savants, en particulier en ethnologie ?

    Il faut d’abord tenir compte de l’effet de « génération intellectuelle », cette « classe d’âge dont les membres proviennent d’une matrice homogène » (notion définie par Sirinelli, 1994), mais aussi comprendre comment les idées et les pratiques se transmettent d’une génération intellectuelle à l’autre… S’il existe en effet des maîtres à penser ou des « modèles » qui ont influencé des groupes d’élèves, il y a eu par ailleurs des « transfuges », venus d’autres horizons, qui amenèrent des idées neuves.

    En outre, au-delà des rapports interindividuels, il faut tenir compte d’effets de pensée collective qu’on désigne sous le terme de « traditions de pensée », terme entendu dans son acception la plus large et pas seulement académique, c’est-à-dire à comprendre comme tout ensemble formel de théories explicatives se diffusant dans des groupes d’individus, soit oralement soit par le biais d’un média…
    En effet, on ne peut se résoudre à relever uniquement les transferts d’idées entre les différentes sphères du monde savant – par exemple, proximité avec la philosophie dont Marc Abélès (2006) remarque l’impact dans toute théorie anthropologique : il faut aussi tenir compte des courants politiques (le socialisme de Rivet imprègne son diffusionnisme, dit Christine Laurière, 2006) mais aussi de traditions de pensée moins institutionnalisées mais tout aussi importantes : ainsi Wiktor Stoczkowski (1999) note-t-il l’importance du courant ésotérique (dans sa version « savante », et il faut citer ici l’influence centrale qu’eut René Guénon dans les générations des intellectuels des années 1930) chez de nombreux anthropologues – cela a été analysé par exemple dans le cas de Louis Dumont (Assayag, 1998) ou encore de Marcel Griaule (Ciarcia, 2003). Autre exemple moins connu : le folkloriste André Varagnac ira même jusqu’à élaborer, dans les années 1970, une théorie « paranormale » pour les premiers habitants de l’Europe, porteurs dune « archéocivilisation » et supposés dotés de pouvoirs psychiques aujourd’hui disparus (Meyran, 2005). Chez ce dernier, on trouve aussi des traces nettes d’une pensée écologique dont on retrouve des échos dans l’ethnologie de la France, jusqu’à aujourd’hui. Il apparaît donc nécessaire de se livrer à une enquête sur l’enchevêtrement des diverses formes de pensée, fussent-elles savantes et universitaires, ou souterraines, « sauvages » et apocryphes.

  • Voici notre sélection des lectures 2025 consacrée à la littérature générale

    La conjuration des imbéciles.JPG1. La conjuration des imbéciles de John Kennedy Toole

    Ca raconte quoi :

    Ignatus Reilly est un érudit suffisant qui n'en finit pas de maudire ses contemporains et l'incroyable dégénerescence intellectuelle et morale de la société moderne. Mais voilà qu'à 30 ballets, il doit un peu lacher sa maman pour trouver un emploi.

    En fait il s'agit de quoi :

    Ecrit dans les années 60, la conjuration des imbéciles ne sera publiée qu'après le suicide du désespéré John Kennedy Toole. Comble de l'ironie pour cette oeuvre démente et stylisée (gare à la traduction qui date un peu) qui s'ouvre par une exergue de Swift

    On le lit où :

    Chez ta mère ou lors d'un week-end corporate de rentrée dans le Vaucluse.

    2. La Lionne blanche de Henning Mankell

    Ca raconte quoi :

    En fait il s'agit de quoi :

    Comme vous le savez, Henning Mankell a à son actif une poignée de polars qu'on n'arrive pas à lacher.
    Celui-ci est en plus habité d'un climat tantôt fiévreux, tantôt glaçant, et à l'occasion parsemé d'hallucinations mystiques et de constats politiques plutôt raides.

    On le lit où :

    En pleine crise de palu au Sénégal, ou dans le nord de la Bretagne pluvieuse ( bourré au chouchen)

    3. Transmetropolitan de Warren Ellis et Darrick Robertson

    Ca raconte quoi :

    Apres des années d'exil, Spider Jerusalem journaliste d'investigation de son état trouve un job au quotidien The World. Il y dénonce les injustices du monde surréaliste du XXIème siècle.

    En fait il s'agit de quoi :

    Spider Jerusalem, c’est Hunter Thompson (le journaliste inventeur du journalisme gonzo) s’il avait vécu dans un futur consumériste où tout ce qui peut aujourd’hui empirer l’aura fait. La verve misanthrope et trash de Warren Ellis n’a jamais trouvé un meilleur véhicule.

    On le lit où

    Un mobile home pris dans la boue, battu par la pluie, les rideaux tirés, pour que votre voisin bedonnant, uniquement vêtu d’un slip de bain trop petit qui lui rentre entre les fesses, ne vienne pas vous inviter à un nouvel apéro.

     

     

  • Un aperçu du livre : Le templier de l’ombre de Mireille Calmel

    Aujourd'hui, plongeons dans l'univers mystérieux du roman historique de Mireille Calmel, Le templier de l’ombre. Cette œuvre captivante nous transporte au Moyen Âge, où les templiers se battaient pour défendre leur ordre secret. 

    Le templier de l’ombre.JPGL'histoire suit le destin de Gwenda, une jeune femme courageuse qui se retrouve involontairement mêlée à une conspiration contre les templiers. Alors que le danger se rapproche, elle doit choisir entre l'amour et la loyauté envers ceux qui lui ont offert protection. Mireille Calmel nous embarque dans une aventure passionnante, mêlant complots, trahisons et amours interdits. Son écriture immersive et ses descriptions vivantes nous plongent au cœur de l'action, nous faisant vivre chaque instant aux côtés de ses personnages fascinants. 

    Remarque au niveau de l'écriture du roman historique :

    Alors que la moitié du livre suit le même schéma et le même suspense que le premier volume, l'autre moitié, vers la fin, prend une tournure complètement différente, comme si l'auteure avait été rattrapée par un délai qui la poussait à conclure.

    Je fais référence à :
    - Vers la fin, la séquence des événements est "accélérée"
    - des personnages qui tombent à gauche et à droite inutilement, sans apporter/enrichir/ajouté une quelconque valeur à l'histoire ou à l'intrigue elle-même ).
    - Ajoutez à cela une incohérence dans la résolution des problèmes, c'est-à-dire que trois groupes différents essayant d'atteindre le même endroit sont confrontés à des niveaux de difficulté différents dans une forêt censée être pleine de pièges bien cachés. 

     Avec Le templier de l’ombre, Mireille Calmel prouve une fois de plus son talent pour mêler histoire et fiction de manière captivante. Ce livre est un must-read pour tous les amateurs de romans historiques et de mystères médiévaux. N'hésitez pas à plonger dans cet univers envoûtant et à découvrir les secrets des templiers.

     

     Le templier de l’ombre – Tome 1, Mireille Calmel, XO éditions, 2023, 358 pages

    Le templier de l’ombre – Tome 2, Mireille Calmel, XO, 2023, 343 pages

     

  • Compte-rendu du livre : 1515 Marignan, d'Amable Sablon du Corail

    En 1515 à Marignan s'est déroulée une des plus célèbres batailles de l'histoire de France, que l'auteur va nous raconter par le détail.

    1515 Marignan.JPG "1515 Marignan" nous ramène à l'année 1515, lorsque le roi François Ier de France affronta la Confédération suisse lors de la bataille de Marignan. Cette bataille a été un tournant dans l'histoire européenne, la France sortant victorieuse et consolidant son pouvoir sur le continent.  Sablon du Corail raconte méticuleusement les événements qui ont précédé la bataille, les stratégies utilisées par les deux côtés, et les conséquences du conflit. À travers son récit vivant, les lecteurs sont transportés dans le temps et plongés dans les intrigues politiques et les tactiques militaires de l'époque.

    Un des points forts du livre est l'analyse par Sablon du Corail des principaux acteurs de la bataille, dont le roi François Ier et les mercenaires suisses. Il donne un aperçu de leurs motivations, de leurs alliances, et de l'impact de leurs décisions sur l'issue du conflit.

    L'année 1515 marque un tournant majeur dans l'histoire de la France, avec la célèbre bataille de Marignan qui s'est déroulée le 13 et 14 septembre de cette année-là. Cette bataille, également connue sous le nom de bataille de Melegnano, a opposé les troupes françaises, dirigées par le roi François Ier, aux forces de la Sainte Ligue, une coalition formée par le pape Jules II, l'empereur Maximilien Ier, l'Espagne et Venise.

    La bataille de Marignan s'est soldée par une victoire éclatante des troupes françaises, permettant à François Ier de consolider son pouvoir en Italie et d'affirmer la puissance de la France sur la scène européenne. Cette victoire a également marqué le début d'une ère de prospérité pour le royaume de France, avec un renouveau culturel et artistique sous le règne de François Ier, qui a favorisé l'épanouissement de la Renaissance en France.

    En outre, la bataille de Marignan a eu des conséquences politiques majeures, avec la consolidation de l'influence française en Italie et la redéfinition des équilibres de pouvoir en Europe. Elle a également permis à François Ier de renforcer son autorité en France et de consolider son alliance avec le Saint-Siège, marquant ainsi le début d'une nouvelle ère dans les relations entre la France et l'Église catholique.

    En conclusion,   Vous êtes amateur d'histoire et cherchez à plonger dans le monde de la France du XVIe siècle ? En définitive, la date de 1515 et la bataille de Marignan restent des événements clés dans l'histoire de la France, symbolisant à la fois la grandeur et la puissance de la monarchie française à l'époque de la Renaissance. Ces événements marquants ont laissé une empreinte indélébile dans l'histoire de la France et ont contribué à forger l'identité nationale du pays.

     

  • Un avis sur Storeyville de Frank Santoro

    Storeyville.JPGStoreyville, et pas « Storyville ». Dès son titre, le comics de Frank Santoro convoque un autre chef d'œuvre maudit à l'orthographe fantaisiste, mais musical celui-là : le fameux Odessey and Oracle des Zombies, qui confondait les « e » et les « i ». Sauf que chez Santoro, la coquille est volontaire, tout comme le relatif anonymat de l'ouvrage, non signé à sa sortie. En 1995, le jeune artiste (il a alors 23 ans) décide d'apporter sa pierre à l'édifice BD, en donnant sa réponse graphique au « livre poster » The Acme Novelty Library n°2 de Chris Ware : avec l'aide de sa collaboratrice Katie Glicksberg (à la couleur et à la maquette), il imprime 10 000 exemplaires de Storeyville sur papier journal, au format tabloïd, et le distribue dans la région de Pittsburgh . Malgré ce faible tirage, l'objet marque quelques cadors de la BD indé des 1990 comme Chris Ware, Seth et David Mazzuccheli. De là à dire que Storeyville est, un peu comme le premier album du Velvet, du genre peu connu mais ultra-influent (« peu de gens l'ont écouté, mais tous ceux qui l'on fait ont monté un groupe »), il n'y a qu'une phrase qu'on écrit sans vérifier l'info certes, mais à laquelle on croit dur comme fer.

    Pittsburgh, Pennsylvanie, capitale du chemin de fer et de la sidérurgie. C'est l'histoire d'un jeune homme, Will, perdu dans sa vie chaotique, entamée au début du XXe siècle. L'horizon grisonne, les cheminées industrielles vomissent du charbon, le grand Will tâtonne : le « Révérend » Rudy, son guide, père spirituel et ami, l'a abandonné. A moins que ce ne soit lui qui l'ait lâchement lâché. (« J'avais perdu un ami, je ne comprenais pas vraiment pourquoi. ») Lorsqu'il retrouve sa trace, Will abandonne ses arnaques et ses larcins, larguant abruptement les amarres vers le Nord. Adieu Pittsburgh, en route pour Montréal et le Canada, façon railroad novel. On pense aux voyages initiatiques de Kerouac, et plus encore aux aventuriers solitaires de Mark Twain, de R.L. Stevenson, « Americana » de Don Delillo et de Jack London. « Il suffisait juste de trouver le Révérend et de rattraper le temps perdu », souffle le héros, à travers les plaines de l'Ohio. Sporadiquement, la voix du narrateur vient s'accoler sur des paysages bruts, crayonnés au fusain, dessinés à l'encre de Chine ou peints à la gouache, variant de forme et de vitesse selon l'humeur, souvent au sein d'une même planche. Entre liberté jazzy de l'esquisse spontanée (lignes de fuites apparentes, proportions non respectées, narration proche de l'« écriture automatique »), et rigueur implacable du procédé (chacune des 38 pages est quadrillée en 3 x 5 cases de taille identique), l'ouvrage tient son équilibre, notamment grâce à la trichromie (Noir/blanc/ocre) harmonisant ces pages kaléidoscopiques.

    D'une audace formelle constante, parfois proche de l'abstraction (les personnages se fondent parfois en motifs cubistes, au gré des doutes du narrateur) cette quête initiatique n'a pas pris une ride. Tandis qu'on adhère à cette bouleversante déclaration d'amitié/paternité, notre regard défile, se perd, happé par le format de l'image autant qu'hypnotisé (aspect sériel) par ce flux romanesque troué d'inserts et de flashbacks inattendus. Maître absolu du paysage en forme de portrait expressionniste et de la fausse improvisation dessinée, Santoro alterne première et troisième personne, jongle entre graphic novel, story-board et roman d'apprentissage, sans jamais s'égarer dans l'exercice de style, conférant à son récit une tension interne proprement sidérante. Un récit qui « coule comme le sang échappé d'une plaie », selon les mots admiratifs de Chris Ware. On n'est pas près d'oublier les retrouvailles de Will et du Révérend Ruby, nouvelles icônes de notre inconscient romanesque et graphique américain, aux côtés de Maus, David Boring et Jimmy Corrigan. Un chef d'œuvre, on vous dit.