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Livres et cie

  • Un avis sur Storeyville de Frank Santoro

    Storeyville.JPGStoreyville, et pas « Storyville ». Dès son titre, le comics de Frank Santoro convoque un autre chef d'œuvre maudit à l'orthographe fantaisiste, mais musical celui-là : le fameux Odessey and Oracle des Zombies, qui confondait les « e » et les « i ». Sauf que chez Santoro, la coquille est volontaire, tout comme le relatif anonymat de l'ouvrage, non signé à sa sortie. En 1995, le jeune artiste (il a alors 23 ans) décide d'apporter sa pierre à l'édifice BD, en donnant sa réponse graphique au « livre poster » The Acme Novelty Library n°2 de Chris Ware : avec l'aide de sa collaboratrice Katie Glicksberg (à la couleur et à la maquette), il imprime 10 000 exemplaires de Storeyville sur papier journal, au format tabloïd, et le distribue dans la région de Pittsburgh . Malgré ce faible tirage, l'objet marque quelques cadors de la BD indé des 1990 comme Chris Ware, Seth et David Mazzuccheli. De là à dire que Storeyville est, un peu comme le premier album du Velvet, du genre peu connu mais ultra-influent (« peu de gens l'ont écouté, mais tous ceux qui l'on fait ont monté un groupe »), il n'y a qu'une phrase qu'on écrit sans vérifier l'info certes, mais à laquelle on croit dur comme fer.

    Pittsburgh, Pennsylvanie, capitale du chemin de fer et de la sidérurgie. C'est l'histoire d'un jeune homme, Will, perdu dans sa vie chaotique, entamée au début du XXe siècle. L'horizon grisonne, les cheminées industrielles vomissent du charbon, le grand Will tâtonne : le « Révérend » Rudy, son guide, père spirituel et ami, l'a abandonné. A moins que ce ne soit lui qui l'ait lâchement lâché. (« J'avais perdu un ami, je ne comprenais pas vraiment pourquoi. ») Lorsqu'il retrouve sa trace, Will abandonne ses arnaques et ses larcins, larguant abruptement les amarres vers le Nord. Adieu Pittsburgh, en route pour Montréal et le Canada, façon railroad novel. On pense aux voyages initiatiques de Kerouac, et plus encore aux aventuriers solitaires de Mark Twain, de R.L. Stevenson, « Americana » de Don Delillo et de Jack London. « Il suffisait juste de trouver le Révérend et de rattraper le temps perdu », souffle le héros, à travers les plaines de l'Ohio. Sporadiquement, la voix du narrateur vient s'accoler sur des paysages bruts, crayonnés au fusain, dessinés à l'encre de Chine ou peints à la gouache, variant de forme et de vitesse selon l'humeur, souvent au sein d'une même planche. Entre liberté jazzy de l'esquisse spontanée (lignes de fuites apparentes, proportions non respectées, narration proche de l'« écriture automatique »), et rigueur implacable du procédé (chacune des 38 pages est quadrillée en 3 x 5 cases de taille identique), l'ouvrage tient son équilibre, notamment grâce à la trichromie (Noir/blanc/ocre) harmonisant ces pages kaléidoscopiques.

    D'une audace formelle constante, parfois proche de l'abstraction (les personnages se fondent parfois en motifs cubistes, au gré des doutes du narrateur) cette quête initiatique n'a pas pris une ride. Tandis qu'on adhère à cette bouleversante déclaration d'amitié/paternité, notre regard défile, se perd, happé par le format de l'image autant qu'hypnotisé (aspect sériel) par ce flux romanesque troué d'inserts et de flashbacks inattendus. Maître absolu du paysage en forme de portrait expressionniste et de la fausse improvisation dessinée, Santoro alterne première et troisième personne, jongle entre graphic novel, story-board et roman d'apprentissage, sans jamais s'égarer dans l'exercice de style, conférant à son récit une tension interne proprement sidérante. Un récit qui « coule comme le sang échappé d'une plaie », selon les mots admiratifs de Chris Ware. On n'est pas près d'oublier les retrouvailles de Will et du Révérend Ruby, nouvelles icônes de notre inconscient romanesque et graphique américain, aux côtés de Maus, David Boring et Jimmy Corrigan. Un chef d'œuvre, on vous dit.

  • Avis sur : Mémoires d’Hadrien, de Marguerite Yourcenar

    Mémoires d’Hadrien, Marguerite Yourcenar.JPGMarguerite Yourcenar, anagramme de Marguerite de Crayencourt, dit avoir longtemps hésité entre deux figures historiques, l'empereur Hadrien et le mathématicien-philosophe Omar Khayyam. Finalement, les Mémoires d'Hadrien paraissent en 1951. Le succès de la lettre de Marc-Aurèle à l’empereur, au déclin de sa vie, connaît un succès retentissant.

    Bienvenue dans les méandres de l'Empire romain, où l'histoire prend vie à travers les pages du roman historique  "Mémoires d’Hadrien" de Marguerite Yourcenar. Ce livre captivant nous transporte dans l'esprit de l'un des empereurs les plus emblématiques de Rome, Hadrien lui-même, nous permettant de plonger dans ses réflexions intimes, ses combats intérieurs et son amour pour l'art et la philosophie.

     
    Yourcenar peint une biographie historique remarquable d'Hadrien, un homme profondément intellectuel et contemplatif. À travers sa voix, nous découvrons sa passion pour la philosophie stoïcienne et ses efforts pour appliquer ces principes dans le gouvernement de l'Empire. Yourcenar réussit à nous faire ressentir la dualité entre la grandeur de l'empereur et ses tourments personnels, créant ainsi un personnage d'une complexité captivante.

     
    "Mémoires d’Hadrien" est bien plus qu'un simple roman historique. Yourcenar nous offre une plongée dans l'époque impériale, nous permettant de revivre les grands événements de l'Empire romain avec une précision extrême. De la construction du Mur d'Hadrien à la relation tumultueuse avec Antinoüs, en passant par les voyages à travers l'empire, chaque détail contribue à rendre cette époque vivante et fascinante.  
    L'une des grandes forces de ce livre réside dans le style d'écriture de Marguerite Yourcenar. Son écriture fluide et raffinée crée une atmosphère envoûtante, à la fois poétique et historique. Chaque mot est choisi avec soin, transportant le lecteur à travers le temps et l'espace, dans les palais romains et les champs de bataille.

    "Mémoires d’Hadrien" nous pousse également à réfléchir sur des questions universelles telles que le pouvoir, la mortalité et la quête de sagesse. Yourcenar utilise l'histoire d'Hadrien pour aborder des sujets profonds qui résonnent encore aujourd'hui, offrant ainsi une réflexion sur les problèmes auxquels font face les dirigeants et les individus de notre époque.

     
    En conclusion, "Mémoires d’Hadrien" de Marguerite Yourcenar est un chef-d'œuvre littéraire qui nous plonge dans l'intimité de l'Empire romain. À travers la voix d'Hadrien, nous voyageons à travers l'Histoire et réfléchissons sur des questions fondamentales. Ce livre est un trésor pour tous les amateurs d'histoire, de philosophie et de belle littérature. Laissez-vous emporter par la plume magistrale de Yourcenar et partez à la découverte de l'immensité de Rome. En 1970, Marguerite Yourcenar est consacrée par son élection à l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Dix ans plus tard, elle devient la première femme à siéger à l'Académie française, au fauteuil de Roger Caillois, grâce au soutien actif de l'écrivain et académicien Jean d'Ormesson.

     

    Mémoires d’Hadrien, Marguerite Yourcenar

     

  • Chroniques croisées sur Hermann Hesse et Stefan Zweig

    Le Joueur d’échecs, Stefan Zweig


    Sur un paquebot, s’opposent deux champions d’échecs que tout sépare : le champion en titre, d’une origine modeste mais tacticien redoutable, et un aristocrate qui n’a pu pratiquer son jeu que mentalement, isolé dans une geôle privée pendant la répression nazie. La nouvelle de Stefan Zweig,
    Le Joueur d’échecs, est publiée à titre posthume en 1943, un an après la fin tragique de l’écrivain. En 1934, il avait fui l’Autriche pour s’exiler en Angleterre, à cause des persécutions des nazis. En 1938, l'adaptation cinématographique de son roman Brûlant secret attise la colère des Allemands : ses œuvres sont brûlées à Berlin. En 1941, il s’installe au Brésil : il s’y suicide le 23 février 1942, avec Lotte, désespéré par le devenir de l’Europe.

    Le Loup des steppes, Hermann Hesse


    C’est dans les années 1960 que
    Le Loup des steppes, le plus célèbre roman d’Hermann Hesse, publié en 1927, devient un succès international. L'accueil de son œuvre dans l’Allemagne des deux guerres mondiales a été marqué par des campagnes de presse hostiles à l’auteur en raison de ses prises de position pacifistes et de son rejet du nationalisme. À partir de 1937, on lit même ses œuvres sous le manteau, si bien que toute une génération d’Allemands ne la découvrira qu’après 1945. Malgré l’obtention du prix Nobel de littérature en 1946, la critique restera longtemps mitigée à son égard. Il est aujourd’hui l'un des auteurs allemands les plus traduits et lus dans le monde : plus de 100 millions de ses livres ont déjà été vendus !

  • Chronique du livre : Chacun ses raisons, de James Patterson

    Chacun ses raisons - James Patterson.JPGTout d'abord, permettez-moi de vous dire que James Patterson ne déçoit jamais en matière de suspense. "Chacun ses raisons" ne fait pas exception à la règle. L'histoire commence par un événement apparemment sans importance, mais qui se révèle être le catalyseur de tout un enchevêtrement de mystères. Les rebondissements sont constants et vous tiendront en haleine jusqu'à la dernière page.

    Les personnages de ce livre sont également très bien développés. Chacun a ses propres motivations et secrets, ce qui rend l'histoire d'autant plus captivante. Patterson excelle à créer des protagonistes auxquels on peut se connecter émotionnellement. Vous vous retrouverez à vous demander qui est véritablement digne de confiance et qui cache des intentions sinistres.

    La plume de Patterson est directe et captivante. Il utilise une combinaison d'une narration à la première personne et à la troisième personne pour donner vie à son histoire. Les chapitres sont courts et se terminent souvent sur des cliffhangers qui vous forceront à continuer votre lecture jusqu'au bout de la nuit.

    Cependant, bien que le suspense et les personnages soient les points forts de "Chacun ses raisons", certains pourraient reprocher à Patterson de sacrifier parfois la complexité de l'intrigue au profit de l'action. Les retournements de situation sont parfois un peu trop prévisibles, ce qui peut réduire l'effet de surprise.

    Malgré cet inconvénient mineur, "Chacun ses raisons" est un roman qui saura plaire aux amateurs de thrillers intelligents. James Patterson continue de prouver qu'il est un maître du suspense et nous offre un récit palpitant qui mérite d'être lu.

    En conclusion, si vous êtes à la recherche d'un livre captivant, rempli de mystère et de rebondissements, "Chacun ses raisons" de James Patterson est fait pour vous. Vous ne serez pas déçus par cette histoire où chaque personnage cache des secrets et où chaque page vous réserve une surprise.

    Alors, qu'attendez-vous ? Plongez-vous dans les pages de "Chacun ses raisons" et préparez-vous à être transporté dans un tourbillon de suspense et d'intrigues captivantes ! 

    Chacun ses raisons,  James Patterson

     

  • Avis sur le lvre : L'accompagnateur de Sebastian Fitzek

    L'accompagnateur de Sebastian Fitzek.JPG"L'accompagnateur" est un thriller psychologique qui plonge les lecteurs dans un univers sombre et inquiétant. L'histoire se déroule dans un futur proche, où une nouvelle technologie révolutionnaire permet aux gens de communiquer avec les morts. Mais cette innovation soulève également des questions éthiques et morales profondes.

    Le protagoniste, Ben, se trouve confronté à un dilemme moral lorsqu'il découvre que son fils décédé communique avec lui par le biais de cette nouvelle technologie. Pris entre le besoin de découvrir la vérité sur la mort de son fils et la peur des conséquences, Ben se lance dans une quête pour résoudre le mystère de cette communication surnaturelle.

    L'écriture du livre et ses personnages

    Sebastian Fitzek est connu pour son style d'écriture captivant et "L'accompagnateur" ne fait pas exception. Le roman est écrit de manière à rendre le lecteur accro dès les premières pages. L'auteur maîtrise l'art de créer une atmosphère tendue et angoissante qui nous pousse à tourner les pages frénétiquement jusqu'à la fin du livre.


    Les personnages de "L'accompagnateur" sont bien développés et réalistes. On ressent leur détresse, leur peur et leurs questionnements tout au long de l'histoire. Fitzek réussit à rendre ses personnages humains et authentiques, ce qui permet aux lecteurs de s'identifier à eux et de les suivre dans leur parcours émotionnel.

    Les rebondissements dans le livre


    Ce qui rend "L'accompagnateur" si captivant, ce sont les multiples rebondissements et retournements de situation. Fitzek sait comment surprendre ses lecteurs et les garder en haleine jusqu'à la dernière page. Chaque chapitre apporte son lot de révélations choquantes et de secrets bien gardés. On ne peut s'empêcher de se demander ce qui va se passer ensuite.

    En conclusion, "L'accompagnateur" de Sebastian Fitzek est un thriller psychologique palpitant qui vous tiendra en haleine du début à la fin. Avec son intrigue intrigante, ses personnages authentiques et ses rebondissements surprenants, ce livre ne manquera pas de vous captiver. Alors, n'hésitez pas à plonger dans ce roman captivant et découvrez par vous-même pourquoi il est si acclamé par les lecteurs du monde entier. 

    "L'accompagnateur" de Sebastian Fitzek 

  • Avis sur : Nos silences complices de L. Delaune et J. A Bastard

    Nos silences complices de L. Delaune et J. A Bastard.JPGÊtes-vous prêt à vous aventurer dans un voyage littéraire empreint d'émotions et de mystère ? "Nos silences complices" de L. Delaune et J. A Bastard est un livre qui vous plongera au cœur d'un récit captivant, où les secrets et les non-dits se mêlent judicieusement pour créer une atmosphère envoûtante.

    Dès les premières pages, les auteurs nous transportent dans un petit village français, où les apparences sont souvent trompeuses. Les personnages sont bien dépeints, chacun avec ses propres motivations et secrets. On ne peut s'empêcher de ressentir une certaine empathie pour eux, même lorsqu'ils se trouvent au cœur d'événements troublants.

    La structure narrative est habilement conçue, alternant entre les différents points de vue des protagonistes. Cela permet de donner une profondeur et une complexité supplémentaire à l'intrigue. Au fur et à mesure que l'histoire se déroule, de nombreux rebondissements viennent bousculer nos attentes, nous laissant bouche bée à chaque révélation.

    Ce qui rend "Nos silences complices" si captivant, c'est aussi la façon dont les auteurs ont su aborder des thèmes profonds, tels que les secrets de famille, la trahison et les conséquences de nos actes. Ils nous offrent une réflexion profonde sur la nature humaine, tout en nous tenant en haleine jusqu'à la dernière page.

    Le style d'écriture est fluide et riche en détails, nous permettant de ressentir chaque émotion et chaque atmosphère avec une grande intensité. Les descriptions des lieux sont si vivantes qu'il est facile de s'imaginer dans ce village pittoresque, observant chaque scène se dérouler sous nos yeux.

    En conclusion, "Nos silences complices" est un livre qui saura vous captiver et vous tenir en haleine du début à la fin. L. Delaune et J. A Bastard ont réussi à créer un récit habilement construit, avec des personnages complexes et des rebondissements inattendus. Si vous souhaitez vous plonger dans un roman mêlant mystère, émotions et réflexions profondes, alors n'hésitez pas à vous procurer ce livre dès maintenant.