Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Livres et cie - Page 2

  • Avis sur   le livre de  Philippe Besson,  un homme accidentel

    Son personnage principal est le portrait typique d'un Monsieur-Tout-Le-Monde. Flic à Los Angeles, il mène une vie semblable à tellement d'autres, marié, une femme enceinte, un boulot pas trop encombrant, bref, la routine. Il n'a pas l'étoffe d'un modèle, il n'en a pas le courage, ou peut-être lui manque-t-il seulement la volonté. Le portrait type de l'antihéros qui arrive là par hasard, à qui il ne viendrait pas à l'esprit de remettre en cause l'ordre établi. 

    Et puis, il y a ce meurtre, dans les rues tranquilles de Beverly Hills, des rues aux maisons surprotégées par des caméras de surveillance et des milices privées. Bref, le genre de quartier résidentiel communautariste replié sur lui-même qui ferait fuir n'importe quel voleur. Mais voilà, il y a ce corps, celui de Billy Greenfield, retrouvé mort sur les belles pelouses de Crescent Drive. Un pauvre gars, lui. Prostitué, drogué. Est-ce que la routine de notre flic s'en trouve bouleversée ? Non, pas vraiment. « je n'aurais pas sauvé Billy Greenfield si j'avais croisé sa route plus tôt. Du reste, je n'en ai sauvé aucun ».

    Mais il y a le moment décisif, l'instant où tout bascule. Le carnet de la victime, où apparaît le nom de Jack Bell, enfant-star adulé, tombé dans l'oubli après un scandale, maintenant en comeback. En pleine heure de gloire. Et l'entrevue du flic avec la vedette.

    Voir en cela la page PageIutnotes

    Avec ça, l'explosion des sentiments. L'animalité des passions, qui, depuis des années, attendait le moment propice pour apparaître, mais restait terrée dans un coin, sous la pression des conventions, du conformisme. Un regard trop appuyé, un silence trop long, une poignée de main qui s'éternise, et l'esprit est bousculé, rejeté dans ses derniers retranchements.

    « il est des choses qu'on ne décide pas. Des événements qu'on ne voit pas venir. Et quand ils se produisent, ou sont au bord de se produire, il est déjà trop tard. »

    Ce n'est pas l'histoire d'un coming-out. C'est celui d'une passion. Une passion enivrante, mais destructive. Loin du stoïcisme qui avait caractérisé sa vie, à présent débarrassé du mutisme qui censurait ses désirs, notre héros se jette à corps perdu dans ce qu'il avait toujours cherché, finalement. Un instant d'abandon.

    « Notre propre perversité, souvent, on ne la mesure pas, elle nous échappe ». Parce qu'il vit cette histoire comme une délivrance, notre flic de L.A, qui plonge dans l'inconnu, tâte le terrain, fait des erreurs, fait mine d'ignorer les indices qu'il laisse derrière lui. Ainsi, il présente Jack Bell à sa femme, et sa mère même, qui comme si elle l'avait toujours su, laisse faire. L'expérience est salvatrice. Elle libère les frustrations, rétablit une vérité, refoulée.

    Les deux tourtereaux s'en vont, à Monterey, faire une virée, loin de la ville, des lumières. C'est l'abandon, l'un à l'autre, abandon de ses propres croyances aussi. Le bousculement des conventions. Ils font l'amour, se découvrent l'un l'autre.

    Mais une fois le fantasme réalisé, une fois l'expérience vécue, le bonheur de la première fois évaporé, il faut bien retourner à la réalité, cette réalité telle qu'on l'avait conçue, avant. Avant le basculement. Les choses d'après ne sont pas si faciles à accepter.

    Voir l'article sur un artisan

    « la vérité, c'est qu'il ne fallait pas faire beaucoup d'efforts pour comprendre ce qui était en train d'advenir, mais qu'il fallait en faire énormément pour l'admettre ».

    Mais voilà, la machine est lancée, l'éphémère du fantasme était un mensonge. La passion vous ronge les sangs, vous pousse à la folie. Renier ses valeurs, abandonner son foyer, oublier son cocon pour « aller plus loin ». Notre héros s'écorche devant l'absence, s'automutile avec des pensées dévastatrices. L'absence le détruit. Retrouver l'ivresse, voilà ce qu'il veut.

    Et en arrière-plan, le meurtre, toujours irrésolu. L'investigation qui progresse. Au fond, on sait que Jack Bell est lié d'une manière ou d'une autre à ce meurtre. Notre question de lecteur est de savoir comment la passion va survivre à ça ! Va-t-elle se fondre dans l'inacceptable, ou se briser devant l'inavouable ?

    Chez Philippe Besson, la trame, au final, importe peu. Les lieux, les actions, tout n'est que prétexte à mettre en place les personnages. On gratte la surface, pour voir de quoi sont capables les êtres humains en temps de crise, de « basculement ». Ce n'est pas l'histoire d'une enquête policière, c'est l'histoire de deux personnes face à cette enquête. Leurs réactions, leurs tâtonnements, leurs conflits égotiques. Jack Bell, l'enfant-star, à son heure de gloire, mais dont les silences, les hésitations, traduisent un mal-être évident « il prétendait que la gloire soudaine et précoce peut détruire plus facilement qu'un revolver pointé sur une tempe ». Le flic de L.A, avec une enfance dramatique, une tentative échouée de construire sa vie sur une stabilité fantasmagorique, qui se rattache à une existence conventionnelle pour lutter contre des désirs qu'il n'écoute pas, au risque de basculer...

    Un roman sans happy end. Philippe Besson n'en fait pas trop. Il a distillé un instant de vie, l'a plongé dans l'acide sulfurique, et l'observe au microscope. 

    Cette lecture n'a rien d'accidentelle, foncez droit dedans. 

        Philippe Besson,  un homme accidentel   ,  Editions Julliard, 2008     244 pages, 19E

     

     

  • lecture de : Orgueil et Préjugés de Jane Austen

    Difficile de chroniquer Orgueil et Préjugés, car tout a sans doute déjà été dit ! Cette œuvre a été disséquée, interprétée dans ses moindres détails… Elle a fait l’objet de tellement d’analyses, (sans compter toutes les chroniques que compte déjà la blogosphère la concernant), que j’en perds d’emblée tous mes moyens sachant combien sont nombreux les amoureux de l’écriture de Jane Austen
    Mais comme ma découverte a fait l’objet d’une lecture commune avec mes deux co-lectrices Chris et Nefer - qui comme moi n’avaient jamais lu cet illustre classique -, je me devais de jouer le jeu en publiant un petit avis, que je souhaite le plus concis possible…
     
    Avant de parler de ce que m’a évoqué ce roman il me paraît essentiel de préciser sa date de parution ; 1813. Imaginez, 200 ans que ce bijou de la littérature anglaise a vu le jour ! Personnellement je n’en reviens toujours pas…
     
     
    En conclusion : J’ai découvert là une œuvre intemporelle et divertissante, acérée et passionnée, et d’une hardiesse étonnante pour l’époque !

    Orgueil et Préjugés de Jane Austen, 501 pages - Editions Le Livre de Poche (2012)

     

  • Livre : Marie Phillips,  Les dieux ne valent pas mieux !

    Dans un quartier mal famé de Londres, les dieux, qui ont perdu leurs pouvoirs d'antan, ont élu domicile, et cherchent à tuer le temps. Eros se convertit au christianisme, Athéna tient des conférences dans le salon, Arès s'amuse à faire la guerre... Jusqu'au jour où Artémis décide d'engager une femme de ménage...

    les dieux ne valent pas mieuxNeil, ingénieur ; et Alice, une technicienne de surface d'une boîte produisant des émissions télé, vivent parallèlement un début de relation amoureuse, n'osant pas se révéler leurs sentiments. Alice décide alors d'inviter Neil à assister à l'une des émissions d'Apollon. Sauf qu'Aphrodite, pour se venger d'une petite broutille, décide qu'Apollon devra tomber amoureux de la première personne dont il croisera le regard. Par le plus grand des hasards, le destin décide que ce sera Alice...

    Sur fond de sitcom des dieux de l'olympe, s'invitent en guest-stars les deux tourtereaux, perturbant ainsi le rythme de vie de toutes les divinités, qui se retrouvent alors impliquées dans la plus périlleuse péripétie de leur existence... Apollon, pour se venger de la pauvre Alice qui résiste à sa beauté, finit par réveiller Zeus pour qu'il jette la foudre sur la mortelle. Mais Artémis, qui a compris le sortilège, ne compte pas laisser sa femme de ménage aux griffes de Cerbère, et décide alors d'aller la chercher aux Enfers, avec Neil dans le rôle d'un nouvel Orphée...

    De plus, avec le déclin de leurs pouvoirs, les dieux ne peuvent plus faire tourner le monde...et lorsqu'Apollon s'effondre, le Soleil ne se lève plus. La fin du monde est proche. Le voyage aux Enfers s'annonce alors éprouvant. Le Styx, Perséphone et Hadès aideront-ils le commun des mortels à survivre ?

     

    Marie Phillips,  Les dieux ne valent pas mieux ! , Editions Héloïse d'Ormesson, 2008, 331 pages, 2

  • « Solo d’un revenant », de Kossi Efoui

    solo d'un revenant.JPGLe revenant, comme dit la voyante du roman de Kossi Efoui, « ne se souvient plus du récit de sa mort », « il croit qu’il est dans la mort. Mais quand il ouvre le livre des morts, sa page est blanche ». Car le narrateur a passé dix ans à Nord Gloria, depuis le jour du Grand Tourment (le début de la guerre civile qui a ravagé son pays) et l’établissement d’une « ligne de démarcation ». La paix rétablie, il décide de la franchir de nouveau et de retrouver les deux amis avec lesquels il avait monté le Théâtre des Pièces à Conviction. Mais il ne reconnaît rien des rues et des lieux de sa ville natale, et en fait de paix, le régime a supplanté l’horreur de la guerre en instaurant une absurde et inquiétante gestion administrative des anciennes milices et des citoyens survivants.

    Il traverse des « lieux périmés » que les cartes continuent pourtant d’indiquer, rencontre les anciens « coupeurs de route » reconvertis en « soldats de bonne volonté » sous l’égide des instructeurs belges, est confronté aux images déchirantes des anciennes échoppes chatoyantes réduites à un tabouret bancal posé timidement sur le trottoir. Mais au-delà de la mélancolie et de la douleur profonde qu’impose la visions de ces ruines, que même l’imagination est impuissante à reconstruire, c’est l’impossible remémoration qui trouble le narrateur, vide de tout sens le passé et son retour d’exil. Car s’il ne reconnaît rien, personne ne le reconnaît, les voix se mêlent, à tel point qu’il a oublié la sienne : « la voix qui te parle n’est à personne ».

    La seule question qui demeure alors, dans toute cette dévastation est celle que lui pose un passant : « que vas-tu faire de ton retour » ?

    « Solo d’un revenant », de Kossi Efoui, Le Seuil, 208 p., 17 €

  • Livre : Angels of Destruction de Keith Donohue

    angels of destruction.JPGAngels of Destruction commence par une nuit de janvier 1985, lorsque la veuve Margaret Quinn trouve une jeune fille de 9 ans qui frappe à sa porte. La jeune fille s'appelle Norah et Margaret la traite rapidement comme si elle était sa petite-fille. Dix ans plus tôt, sa fille, Erica, s'est enfuie avec un groupe radical appelé Angels of Destruction. Norah se lie d'amitié avec un garçon, Sean, qui a été abandonné par son père. Norah commence à lui montrer certaines des capacités extraordinaires qu'elle possède. L'histoire de l'éloignement et de la fuite d'Erica en 1975 est également racontée, avant que l'histoire ne revienne en 1985, alors que la famille Quinn doit faire face à la peur et au scepticisme engendrés par les étranges pouvoirs de Norah. Le roman de Keith Donohue a reçu des critiques plutôt positives, le Washington Post déclarant : "Angels of Destruction ne recule pas devant les tragédies et les séparations inévitables qui nous poursuivent.

    La coda du livre est belle et déchirante, tout en laissant ses protagonistes et ses lecteurs ouverts à la possibilité que le miraculeux, une fois entrevu, puisse se reproduire."

  • LIvre : Le grand secret des pyramides de Guizeh, de Guy Gruais et Guy Mouny

    Livre expliquant une théorie sur la conception de l'ensemble de Guizeh. Les auteurs prouvent que l'implantation des pyramides n'est pas due au hasard et que les constructeurs ne sont pas forcément les egyptiens.

    "Le grand secret des pyramides de Guizeh" de Guy Gruais et Guy Mouny, Editions du Rocher.


    Critique de l'ouvrage :
    Très bon livre , un peu ardu pour le néophite, mais expliquant une théorie sur la conception de l'ensemble de Guizeh. Les auteurs prouvent que l'implantation des pyramides n'est pas due au hasard et que les constructeurs ne sont pas forcément les egyptiens en ce qui concerne Guizeh; la théorie repose sur la géometrie de l'ensemble et elle a été verifiée par des mathématiciens.

    Les auteurs expliquent que la Grande Pyramide de Cheops serait en faite une maquette géante destinée à traverser les millénaires.pour nous laisser un message. En realité cette maquette géante représente le sous-sol du plateau de Guizeh mais pour celui qui connait le plateau et bien ça colle : un détail historique que peu de personne connaisse est le fait que devant la pyramide de Cheops on a retrouvé dans le sable une maquette miniature en granite construite en même temps que la Grande Pyramide; les égyptologues ont interprêté cette découverte en disant qu il sagissaient probablement d une maquette qui aurait servi pour élaborer la Grande Pyramide

    Le problème est que cette maquette n'est pas finie : elle représente simplement les premières galeries; en général quand on a fini de construire l'original la maquette n'a plus d'utilité et elle disparait, alors que là elle a été enfouie intentionnellement; mais s il s'agit d un message laissé par les constructeurs pour nous mettre sur la voie alors....voir aussi le livre J’ai construit la Grande Pyramide, de Christian Jacq