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Livre : La fin du progrès – Ronald Wright [2004]

la-fin-des-progres.JPGIl est un débat qui devrait réunir la totalité de l’Humanité et, pour une fois, la faire parler d’une seule voix, c’est celui de son avenir sur Terre, comme en atteste des livres comme Pourquoi le monde n’existe pas, Markus Gabriel . C’est malheureusement loin d’être le cas, et c’est bien là le problème. Ronald Wright pointe du doigt, dans cet essai, l’incapacité de l’être humain à apprendre de ses erreurs, et nous rappelle que l’avenir est fragile.

L’auteur prend deux exemples frappants qui font vraiment réfléchir. Le premier concerne la Mésopotamie, l’Irak actuel, dont la terre fertile a permis aux peuples de vivre abondamment pendant des siècles, avant de les condamner à l’exil. La raison ? Les hommes ont irrigué leurs champs en détournant les fleuves chargés en sel et ont rendu la terre aride en l’espace de quelques centaines d’années. L’écrivain ne blâme pas la population qui a inventé le système d’irrigation et qui ne connaissait donc pas son impact, mais il pointe du doigt les décisions politiques prises pour exploiter jusqu’à la moindre parcelle alors que le rendement agricole baissait.

L’autre exemple est encore plus révélateur car les faits se sont déroulés dans un microcosme isolé : l’île de Pâques. Sur l'île vivait d’abord un petit peuple qui s’est accru, vers le IIIe millénaire avant J.C., avec des proportions difficilement soutenables pour une si petite terre. La civilisation s’est développée en utilisant sa seule ressource, le bois, mais en ne l’exploitant pas de façon pérenne, de telle sorte qu’à un moment… il n’y a plus eu de bois du tout. Plus de bois = pas de bateau pour pêcher, pas de machines pour travailler ni pour élever ces grandes statues. La surexploitation des ressources a anéanti cette civilisation. Ronald Wright consacre de longues pages à cet évènement, et l’explique de manière passionnante.

L’essai est très intéressant par bien des aspects. Le sujet y est traité avec sérieux, les idées de l’auteur sont intéressantes. Argumenté, documenté, le texte est annoté à de nombreuses reprises, parfois pour citer la source mais le plus souvent, pour compléter l’information qu’il donne.

Avec une écriture simple, Ronald Wright ne fait pas de l’écologie de comptoir en prédisant la fin du monde si on ne ferme pas l’eau en se brossant les dents, mais apporte une réflexion profonde sur cet avenir que l’on peut encore changer.

Le plus important pour moi, c’est qu’il n’a pas ce discours culpabilisant que j’ai à de maintes reprises entendu et qui veut que notre lave-linge pille la nature et qu’on est des salauds quand on ne débranche pas la télé avant d’aller se coucher.

Je vous conseille vivement la lecture de ce texte qui a le mérite d’aborder le problème écologique en se basant sur des faits incontestables, accompagnés par une réflexion et des idées terriblement justes. A lire !

 

La fin du progrès, de Ronald Wright, éditions Naïve, 178 pages

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