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  • Juan Marsé, Chansons d’amour au Lolita’s club

    L’ANGE ET LA BÊTE

    Raúl et Valentin sont frères jumeaux. Le premier est flic, un flic brutal et taciturne qui a des ennuis avec sa hiérarchie à cause des méthodes peu orthodoxes qu’il emploie contre les membres de l’ETA ou les trafiquants colombiens. Le second est un ange, atteint depuis l’enfance d’une « paralysie de la tête » et affecté d’un délicieux bégaiement. Tous deux ont été élevés par leur père, José, muré dans les désillusions de son passé politique dont il ne garde comme séquelle apparente qu’un boitement douloureux. Il tient, avec sa compagne Olga, un club hippique dans les environs de Barcelone et veille sur Valentin avec une secrète tendresse. Mais un jour, Raúl, suspendu de ses fonctions à la suite d’une nouvelle bavure, débarque dans la maison familiale et s’étonne de ne pas y trouver Valentin.

    Celui-ci, en effet, passe désormais une grande partie de ses journées et surtout de ses nuits au Lolita’s club, un bar à filles plutôt minable en bordure de la voie express. Il est devenu la mascotte de ce petit univers de filles paumées, shootées et rançonnées : il leur prépare des petits plats, va au supermarché les approvisionner en vernis à ongles, en capotes et en tablettes de chocolat. En fait, il est fou amoureux de Milena, la plus perdue de ces filles perdues, la plus fragile.

    Mais ce sont des amours platoniques, car Valentin ne peut qu’à peine mimer l’amour physique.