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La dernière conquête du Major Pettigrew, de Helene Simonson

On a moins l’habitude d’entrevoir l’Angleterre a travers un racisme larvé qui ne dit pas son nom. Si ce pays offre l’image d’une intégration réussie des immigrés des anciennes colonies de l’Empire Britannique, une cohabitation sereine entre les différentes cultures et religions, l’ancienne bourgeoisie coloniale fait de la résistance. Que des Pakistanais tiennent l’épicerie du coin, on s’en accommode fort bien; on irait même jusqu’à apprécier leur présence qui ajoute un côté exotique au village. Tant que chacun reste dans sa communauté.

Car les habitudes ont la vie dure, et pour ces anciens colons qui ont connus les Indes Britanniques et la gloire de feu l’Empire, difficile d’admettre qu’un citoyen de sa Majesté s’entiche d’une jolie veuve pakistanaise, qui plus est commerçante de son état. Quant au fils du Major, brillant financier de La City, il n’accorde sa bénédiction qu’aux projets présentant un intérêt certain, et l’arrivée de madame Ali dans la vie de son père risque de desservir ses plans de carrière.

Pour autant, Helen Simonson ne fait aucunement preuve de prosélytisme et reste en retrait par rapport aux opinions de ses protagonistes. Le lecteur s’interroge face à ce roman équivoque: à travers des personnages hauts en couleur, l’auteur relate des états de fait et ne porte pas de jugement sur les errements et les vices de ses compatriotes.  Cette liberté de ton est fort appréciable, et on n’attendait pas moins de délicatesse de la part d’un écrivain britannique.

JE VOUS LE CONSEILLE SI…

… vous n’êtes pas trop à cheval sur la cérémonie du thé. Enfin, Major, quelle mouche vous a piqué? Récurer à blanc une théière que vous avez mis des années à culotter, quel sacrilège!
… vous aimez les atmosphères très British, la campagne et sa noblesse, les parties de chasse, les bonnes manières d’un raffinement suranné et les préjugés tout aussi dépassés. Et surtout, le tea time présent à chaque page!

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